En s’y prenant le plus tôt possible, l’entreprise est mieux armée pour faire face à ce qui l’attend, et elle garde la main sur le calendrier.
Maxime BOUCHET Manager Expertise
Une entreprise peut rencontrer des difficultés financières au cours de sa vie. De quelles difficultés parle-t-on exactement ?
Cela peut-être lié au niveau d’activité insuffisant au regard de la structure de l’entreprise, au non-paiement d’un client important ou encore à l’évolution du BFR comme par exemple une augmentation des stocks, un allongement des délais de règlement des clients, un paiement plus rapide des fournisseurs… Ces aléas peuvent se traduire à court ou moyen terme par des difficultés de trésorerie et des relations bancaires plus compliquées.
Que faut-il faire en cas de difficultés financières ?
Il est judicieux de se faire accompagner avant même que les difficultés ne surviennent, afin de mettre en place des leviers sur la trésorerie et d’anticiper les réactions bancaires. En s’y prenant le plus tôt possible, l’entreprise est mieux armée pour faire face à ce qui l’attend, et elle garde la main sur le calendrier. Un accompagnement permet de poser un regard transversal sur l’origine des difficultés, ainsi que sur les effets et les solutions de contournement. Cet accompagnement peut durer plus ou moins longtemps, en fonction de la démarche retenue. On remarque que les entreprises semblent avoir compris cette démarche puisque le nombre des procédures amiables a augmenté ces dernières années.
Se faire accompagner oui, mais par qui ?
Il faut être accompagné par quelqu’un qui maitrise les mécanismes juridiques et connait l’environnement bancaire. Il doit être à l’aise avec le diagnostic économique, les prévisions budgétaires et la communication financière. L’intervention d’un expert-comptable offre un gage de crédibilité pour les utilisateurs des informations financières, historiques et prévisionnelles. Il s’agit bien-sûr de travailler en collaboration avec d’autres acteurs pour mener au mieux la mission : Avocat, Mandataire judiciaire, Tribunal de commerce…
Quel est votre rôle ?
Nous avons un rôle d’accompagnement global de l’entreprise. Un des axes majeurs de cet accompagnement est de mettre en œuvre une stratégie de communication bancaire. Cela passe par une analyse de l’origine des difficultés, pour ensuite permettre la construction d’un prévisionnel de trésorerie étayé. Nous travaillons aussi sur des recommandations de mesures permettant de disposer de trésorerie (CCSF, gage sur stock, mobilisation du court terme…). Notre mission comprend également l’accompagnement lors des audiences, les rendez-vous avec les différents intervenants à la procédure (notamment les organismes bancaires), la recherche de financement, la négociation avec les créanciers…
Quel est le rôle du DAF ?
En période de restructuration, le DAF est très mobilisé, notamment sur la gestion de sa trésorerie, le pilotage au plus près des achats, la relation fournisseurs ou encore la gestion de la dette sociale. Les enjeux pour l’entreprise sont importants, et le regard complémentaire d’un professionnel apporte de la sécurité. Nous travaillons évidemment en étroite collaboration avec le DAF pendant toute la durée de l’accompagnement.
On entend parfois parler d’IBR ? De quoi s’agit-il ? Quelle est la différence ?
L’IBR (Independent Business Review) est une revue financière de l’entreprise par un expert indépendant, dont le but est de faire un audit de la situation économique et financière et d’analyser les prévisions financières. C’est un document qui peut être demandé par les banques pour les rassurer sur la procédure. C’est une mission longue et souvent coûteuse pour l’entreprise. L’IBR n’est toutefois pas systématique ! Un dialogue ouvert et des informations financières transparentes suffisent généralement à instaurer un climat de confiance avec les différents intervenants.
